Le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a affirmé, samedi 26 janvier, que les "troupes françaises et maliennes" se trouvaient "bientôt près de Tombouctou", lors d'un discours devant la communauté française de Santiago du Chili.
Il a également répété que la France "n'avait pas vocation à rester, bien entendu" au Mali. "L'objectif,
c'est que la force multinationale africaine, qui est en préparation -
plusieurs milliers de soldats sont déjà là, d'autres arrivent,
l'état-major est à Bamako - puisse prendre le relais et que le Mali puisse engager un processus politique de stabilisation", a-t-il ajouté.
Lors d'une réunion d'urgence à Abidjan, les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont par ailleurs décidé de "relever" le volume de leurs effectifs promis au Mali, pour qu'ils atteignent "5 700 hommes", a déclaré à la clôture le général Bakayoko, dont le pays préside actuellement la Cédéao. Jusque-là, l'Afrique de l'Ouest visait le déploiement d'environ 4 000 militaires. Le Tchad s'est engagé à fournir 2 000 soldats, qui ne font pas partie de la Misma mais agissent en coordination avec elle.
- Gao reprise
La ville de Gao a été reprise samedi par les armées française et malienne, a annoncé le ministre de la défense français, après avoir confirmé, plus tôt dans la journée, la prise d'un pont sur le Niger
et de l'aéroport de Gao, un bastion islamiste situé à 1 200 km au
nord-est de Bamako. Dans un communiqué, le ministère a affirmé que "dès ce (samedi) soir, Sadou Diallo, le maire de Gao réfugié à Bamako, a pu regagner sa ville".
"Les terroristes djihadistes qui ont affronté les armées malienne
et française ont vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs sites
logistiques détruits", s'était réjoui le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, dans un bref communiqué, en adressant ses "plus vives félicitations"
aux unités françaises impliquées. Il a par ailleurs précisé que
désormais 3 700 militaires français étaient engagés dans l'opération
Serval, dont 2 500 sur le territoire malien.
Selon des sources maliennes, la plus grande partie des combattants
islamistes ont évacué la ville ces derniers jours, remontant vers
l'extrême nord-est du Mali pour échapper aux frappes aériennes
françaises. Les positions des islamistes à Gao ont été pilonnées par
l'aviation française, notamment par des avions de combat Rafale, qui
visaient "des camps d'entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes", selon Paris.
De son côté, l'état-major français avait indiqué à l'agence AFP qu'"il n'y a pas de combat à proprement parler" dans cette région du nord-est malien, "mais
sporadiquement, des opérations de harcèlement avec des éléments
terroristes qui ouvrent le feu sur nos positions après s'être abrités
dans des zones urbaines".
- Des soldats tchadiens et nigériens en route vers Gao
Le ministre de la défense français a annoncé samedi que des "contingents africains, formés de militaires nigériens et tchadiens, arrivent (à Gao) pour prendre le relais des forces" françaises.
Il vient ainsi confirmer
une information des sources sécuritaires nigériennes, selon lesquelles
des troupes tchadiennes et nigériennes ont quitté samedi le camp de
Ouallam, au nord de Niamey, et se dirigeaient vers la frontière malienne
située à une centaine de kilomètres au nord. Ces soldats nigériens
seraient "lourdement armés", a indiqué à l'agence AFP cette source.
- Jean-Marc Ayrault refuse de négocier avec le Mujao
Gao, l'une des principales villes du Nord du Mali, est un bastion des
islamistes du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de
l'Ouest (Mujao). Ce groupe a annoncé samedi matin qu'il était prêt à "négocier la libération" de l'otage français qu'il détient depuis deux mois.
En réponse, Jean-Marc Ayrault a déclaré, samedi à Santiago, refuser "les logiques de chantage". Le premier ministre a aussi affirmé que "La France fera tout pour la liberté" de tous les otages français au Sahel. "On
ne rentre pas dans les logiques de chantage. Ce n'est pas du tout notre
vision des choses et ce n'est pas la vision ni des Maliens, ni des
autorités africaines", a-t-il déclaré dans la capitale chilienne.
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